Catégories
Sécurité routière & Prévention

Seniors : un nouveau projet pour leur conduite ?

La conduite automobile est une activité essentielle dans la vie quotidienne de nombreux seniors, leur offrant mobilité et indépendance. Cependant, avec l’avancée en âge, des changements physiques et cognitifs peuvent influencer leur capacité de conduire en toute sécurité. Il est donc important de comprendre les défis auxquels les conducteurs seniors sont confrontés et d’explorer les différentes mesures pour garantir leur sécurité sur les routes.

1. Un macaron spécial senior

Depuis 2004, les conducteurs débutants doivent obligatoirement placer un macaron « A » (pour Apprenti) à l’arrière de leur véhicule pour une période de trois ans. Cette réglementation a inspiré certains individus, dont la députée Les Républicains Virginie Duby-Muller qui a présenté une proposition de loi il y a environ 5 ans, dans le but d’imposer également un autocollant « S » (pour Senior) aux conducteurs plus âgés. Bien que cette mesure ait été rejetée par le gouvernement, elle est cependant en vigueur.

D’après les estimations de l’ONISR, la mortalité des personnes âgées de plus de 65 ans est en augmentation depuis 2015, avec les conducteurs de plus de 75 ans ayant 1,6 fois plus de risque d’être tués sur la route que les autres automobilistes. Néanmoins, en France, il n’est pas obligatoire de porter un macaron rouge marqué d’un S, contrairement à ce qui se fait dans des pays comme le Japon, par ailleurs connu sous le nom de « l’île des centenaires ». Malgré cela, l’association « Signal Senior » vend ces macarons depuis 2016 pour environ 4 euros, offrant ainsi aux conducteurs âgés un moyen d’avertir les autres usagers de la route.

Autonomie et sécurité, le débat :

Malgré le fait que la Sécurité Routière ait confirmé une fois de plus qu’elle n’avait pas l’intention de rendre obligatoire un autocollant « S » pour les seniors, cette mesure ravive la controverse constante entre la protection de la population et la restriction de la mobilité de certains conducteurs. Depuis que le gouvernement a proposé en avril dernier de fermer la voie de gauche aux conducteurs les plus âgés et que l’eurodéputée Karima Delli a envisagé la mise en place d’examens médicaux ciblés, la question de la capacité des seniors à conduire reste particulièrement délicate.

Cependant, il est largement établi que les compétences physiologiques et cognitives nécessaires à une conduite efficace commencent à diminuer généralement vers l’âge de 45 ans, avec quelques exceptions. Cela entraîne un nombre d’accidents relativement inférieur à celui des jeunes conducteurs, mais avec des conséquences beaucoup plus graves – les conducteurs âgés représentant 25 % des décès liés aux accidents de la route alors qu’ils constituent seulement 19 % de la population. Par conséquent, afin de garantir à la fois l’autonomie des personnes âgées et la sécurité de tous, il est important de développer des autos-écoles spécialisées offrant des formations régulières aux seniors, d’adopter des équipements adaptés qui peuvent les assister, tels que les ADAS, et de procéder à des contrôles médicaux fréquents. Cependant, la conscience claire des limites de chacun reste le moyen le plus sûr de sauver des vies.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *