C’est désormais acté de manière officielle ! L’Union Européenne l’a annoncé ce mardi 14 février 2023 ! La fin des ventes de voitures neuves à moteur thermique aura lieu en 2035. Au même moment, la Belgique indique ses plans pour les poids lourds. La France suivra-t-elle le même schéma que son voisin belge ?
Quelle est la nouvelle réglementation pour la vente de véhicules thermique ?
« Nous sommes arrivés à un accord historique, qui réconcilie l’automobile et le climat, deux frères ennemis« .
Karima Delli – Eurodéputée écologiste, présidente de la commission Transports au Parlement européen.
Une nouvelle réglementation, adoptée par l’UE à 340 voix pour, 279 voix contre et 21 abstentions, prévoit la réduction à zéro des émissions de CO2 des voitures et des camionnettes neuves en Europe à partir de 2035. Cela implique la cessation des ventes de voitures et véhicules utilitaires légers à essence et diesel, ainsi que des hybrides (essence électrique), et le remplacement de ces derniers par des véhicules 100 % électriques.
En juillet 2021, la Commission européenne a proposé un texte qui a fait l’objet d’un accord entre les États membres et les négociateurs du Parlement européen après de dures négociations. Mardi, les eurodéputés ont approuvé cet accord et le Conseil (organe représentant les États) devra encore donner son aval pour que le texte entre en vigueur.
Etats des lieux en Europe : 15 % des émissions de CO2 liées à l’automobile
L’Union Européenne a pour objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici à 2030 par rapport à 1990 et de devenir neutre en carbone d’ici à 2050. Pour y parvenir, elle a mis en place une nouvelle réglementation, car les voitures, sont aujourd’hui la première solution de déplacement des Européens et représentent un peu moins de 15 % des émissions de CO2 du continent.
Le vote a suscité des controverses : le PPE (droite) a préconisé une réduction des émissions des voitures neuves de 90 % en 2030, plutôt que 100 % afin d’éviter une trop grande instabilité dans le secteur automobile européen, qui offre près de 13 millions d’emplois. La gauche radicale (The Left), en revanche, craint que cela ne rende l’Europe « dépendante des composants de batterie de Chine et d’Afrique », selon Katerina Konecna, communiste tchèque.
Fin des ventes des véhicules thermique, quelle est la situation pour les poids lourds ?
Le Parlement européen l’ayant voté récemment sur les voitures et camionnettes, la Commission européenne a présenté mardi ses propositions pour encadrer les poids lourds (camions et autobus). Celles-ci sont destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre que ces véhicules génèrent, soit 6 % des émissions de l’UE. Dès 2030, les émissions devraient être abaissées d’au moins 45 % par rapport à 2019, puis diminuées de 65 % à partir de 2035, et de 90 % à partir de 2040. Des exemptions sont toutefois prévues pour les services publics (pompiers, police, armée, ambulances).
Bruxelles souhaite que les nouveaux bus mis en service dans les villes européennes à partir de 2030 soient « zéro émission » afin de respecter les objectifs climatiques. Pour cela, Frans Timmermans, vice-président de la Commission, a insisté sur le fait que « la quasi-totalité des véhicules circulant sur nos routes soient zéro émission » d’ici à 2050. Il a également assuré que « nos industriels s’y préparent ».
M. Timmermans a déclaré que les poids lourds pourraient être alimentés à l’hydrogène, grâce à des piles à combustible ou des moteurs à combustion modifiés, ainsi qu’à l’électricité. Daimler et Volvo prévoient de produire des piles à hydrogène en série pour poids lourds à partir de 2025 et les camions électriques, autrefois impensables, commencent à être disponibles.
Mais il a aussi reconnu qu’il s’agissait d’une véritable « révolution industrielle » pour le secteur, relevant le « défi redoutable » que représentait la production d’électricité ou d’hydrogène « verts » pour alimenter cette flotte de poids lourds propres. L’objectif 2030 « signifie qu’il faudra plus de 400 000 camions zéro émission sur les routes, avec 50 000 points de chargement publics adaptés aux camions opérationnels d’ici à sept ans sans compter quelque 700 stations de recharge d’hydrogène », estime l’Association des constructeurs européens automobiles (ACEA). Ces infrastructures spécifiques des camions « faisant presque totalement défaut aujourd’hui, le défi à relever est énorme« , insiste-t-elle.
L’ONG écologiste Transport & Environnement, elle, regrette que Bruxelles ne puisse pas fixer une date pour interdire la vente de camions à moteur thermique. Elle affirme que ces derniers seront encore nombreux sur les routes en 2050.
C’est donc un tournant majeur pour le secteur automobile ! D’ici 10 ans, un véhicule thermique, classique si l’on peut dire, comme on les a toujours connu, sera désormais interdit à la vente. Au vu de ce contexte, il est alors nécessaire de réfléchir à de nouvelles façons de se déplacer et de privilégier l’électrique. En effet, cette solution qui est plus économe et écologique, deviendra la solution de mobilité de référence en 2035. Pour ce qui est des camions, la situation n’est pas encore fixée, mais on surveille les informations de près pour vous tenir au courant de ce sujet. Les camions thermique seront-ils bientôt interdit ? Seul l’avenir nous le dira.