Des textiles, des huiles, des écorces de riz… Le fabricant de pneumatiques Michelin dévoile son innovation mondiale lors d’une présentation à la presse en Italie. Deux nouveaux pneumatiques contenant respectivement 45 % et 58 % de matériaux durables. Une avancée notable pour le secteur.
C’est un travail engagé depuis plus de dix ans. « La stratégie est d’aller le plus vite possible pour aller vers le plus de matériaux durables possible », indique Cyrille Roget, directeur de la communication scientifique et de l’innovation pour Michelin.
Les dirigeants de l’équipementier automobile clermontois ont présenté un pneu destiné aux voitures, composé à 45 % de matériaux durables et un pneu pour les bus composé à 58 % de matériaux durables. Ces technologies sont d’ores et déjà homologuées mais leur commercialisation est prévue en 2025.
Le temps que les usines se préparent à la conception de pneus innovants. « Le pneu a une composition complexe comprenant plus de 200 matériaux différents, 350 métiers différents interviennent », informe Bruno de Feraudy, directeur ligne Business automobile première monte. Aujourd’hui, le pneu se compose majoritairement de caoutchouc (synthétique et naturel), de noir de carbone et silice, d’additif, de métal et de textile.
« Pas du greenwashing »
Ces nouveaux pneumatiques seront composés de caoutchouc naturel, de noir de carbone issu de pneus en fin de vie, d’huiles et résines biosourcées, de renfort textile «durable», de silice biosourcée issue d’écorce de riz ou encore d’acier intégrant des ferrailles recyclées.
Les ingénieurs de chez Michelin avaient pour mission « d’utiliser que des matériaux en capacité de production industrielle à horizon 2025 », explique Cyril Roget. En clair, pas question d’annoncer un produit qui serait finalement impossible à produire en quantité suffisante dans trois ans. « Nous ne faisons pas de greenwashing ».
L’attente entre l’homologation et la commercialisation s’explique par le temps nécessaire à l’appareil industriel de se mettre sur les rails pour les produire. « Nous n’en avons pas encore les capacités. Nous sommes en train de faire des prototypes de machines », ajoute le directeur de la communication scientifique. En revanche, Michelin avance sur ses filières d’approvisionnement de ces nouveaux composants biosourcés ainsi que sur la production de certains d’entre eux, comme l’huile et les résines.
Sécurité et performance identiques
Les sites industriels qui produiront ces futurs pneus ne sont pas encore dévoilés. Néanmoins, le site de Cataroux, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), interviendra dans le cycle d’élaboration de ce nouveau pneu, grâce au pôle développement durable et son centre d’expertise sur le traitement des déchets.
L’objectif pour Michelin est d’atteindre 100 % de matières durables dans ses pneus d’ici à 2050. Bruno de Feraudy directeur ligne Business automobile première monte assure que « Michelin ne transige pas sur les performances et la sécurité des pneus ».
Reste à savoir le prix qu’ils coûteront en 2025. « Encore trop tôt pour se prononcer », confie Cyril Roget. Des constructeurs automobiles se montrent déjà intéressés « car ils ont eux-mêmes des engagements à tenir sur leur empreinte environnementale », assure-t-il.
source : www.ouest-france.fr